Galy Gay vient juste de sortir de chez lui pour aller chercher un poisson et voilà qu’il tombe sur des soldats. Ceux-ci ont perdu le quatrième membre de leur patrouille en pillant une pagode. Ils leur faut le plus vite possible un remplaçant pour échapper à l’ire de leur supérieur, le terrible Quinte de sang. Galy Gay est un homme qui ne sait pas dire non. Il suit donc les trois gaillards. Peu à peu il adopte les vêtements, les pensées, les attitudes que doit avoir un homme en guerre ; il sera entièrement démonté / remonté et il deviendra finalement un guerrier redouté. Homme pour homme, c’est l’individu mis en abîme. À la lecture de cette fable, on est pris de vertige, le même vertige que celui qu’éprouve Galy Gay devant son propre cercueil : et si « Je » était une fiction ? Et si un homme, ce n’était qu’une page blanche sur laquelle on peut, à loisir, effacer l’identité et redessiner un nouveau personnage ?
« Ne te fatigue pas à épeler ton nom. À quoi bon ? Puisqu’il ne sert jamais qu’à en nommer un autre. » chante la veuve Begbick. L’occasion nous est ici offerte de s’attaquer à la dernière grande illusion : le sujet inaltérable, l’indivisible individu. Que reste-t-il d’un homme quand on lui retire son histoire, ses proches et jusqu’à son nom ? « Je » est alors un autre. Galy Gay, l’insouciant, devient Jereiah Jip, le chien de guerre.
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