Bérénice est une tragédie en cinq actes et en vers représentée pour la première fois le 21 novembre 1670 à l’Hôtel de Bourgogne. Quoique la Troupe du Palais-Royal, que dirigeait Molière, ait joué Tite et Bérénice de Corneille juste une semaine plus tard, la pièce de Racine est entièrement différente de celle de son aîné. Racine a voulu conserver l’image idéalisée d’un Titus renonçant à l’amour pour obéir à la raison d’État, et, au contraire de Corneille, ose faire une tragédie toute intérieure, sans coups de théâtre, sans événement extérieur autre que la mort de Vespasien qui a déjà eu lieu lorsque la pièce commence. Elle avance en suivant le rythme intérieur des personnages. Bérénice aime Titus. Titus aime Bérénice. Entre les deux, il y a Antiochus, qui aime Bérénice depuis toujours, sans pouvoir le dire. Et ce silence d’Antiochus est peut-être le moteur de la pièce. En mourant, Titus et Bérénice comme Antiochus auraient conservé l’idée de l’amour. En vivant, ils renoncent à celui-ci. La perte de l’amour est comme un adieu à l’enfance, une époque qui ne reviendra plus. Reste à vivre, à vivre et à régner en ayant perdu sa part d’humanité. Reste à vivre et à régner dans un monde où on ne peut épouser une « étrangère », reste à supporter ce monde-là. Bérénice, Titus et Antiochus ont perdu leur liberté. Ils se figent alors, signant la fin d’un monde.
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