C’est le drame tragique de la terre et du sang. C’est la lutte de l’instinct et la société, mais pas uniquement dans le sens traditionnellement interprété dans le texte de Lorca et l’oeuvre de Gades. Il y a aussi la sagesse instinctive de la terre, qui lutte pour sa conservation même aux dépens du sang qui la laboure.
Des hommes qui règlent leurs différends à coup d’acier, avec la mort égalisatrice, et des femmes qui supportent en vie le poids des morts.
Chez Gades, les personnages assument leur condition, sans résistance, obéissent à un ordre supérieur, la loi de la terre, avec l’humilité des âmes en transit. L’obscure racine du cri est une mélodie intimiste, solaire, minérale, dénudée.
Noces de sang a été remonté pour différentes compagnies de ballet comme le Ballet National d’Espagne, le Ballet National de Cuba, le Ballet de Nancy, le Ballet de l’Opéra de Rome et la Compagnie Andaluza de Danza. Aujourd’hui, à nouveau, la Compagnie Antonio Gades remet en scène l’une des meilleures oeuvres espagnoles du théâtre dansé, oeuvre avant-gardiste du XXe siècle, un classique de la danse contemporaine.
Avec Noces de Sang, inspirée de Federico Garcia Llorca la soirée
se compose d’une deuxième partie consacrée au Flamenco, genre classé aujourd’hui « patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO ». La compagnie présente sur scène quelques- ?uns des morceaux de référence historique du genre : la « Seguidilla » ou les « Mirabrás » entre autres, chorégraphiés par Antonio Gades, ou la mythique « Solea » de el Güito, remontés tout particulièrement par ce grand maître, pour la compagnie GADES. Toutes ces pièces sont des ramifications de l’arbre : « l’éthique avant l’esthétique » que Pilar López transmettait à ses disciples.