Co-fondé en 2005, la compagnie Les Fille de Simone s’envisage comme un duo qui impulse des collectifs de création à géométrie variable, où Claire Fretel est garante de la mise en scène et direction d’acteur.ices, Tiphaine Gentilleau de l’écriture du texte. Elles creusent le sillon d’un théâtre d’émancipation, outil de conscientisation et d’égalité, nécessaire et insolent, qui œuvre à rendre visibles et légitimes des choses qui ne le sont pas, expose ce qu’il y a de politique dans le privé, anoblit ce qui a été longtemps tenu pour dérisoire. C’est en cela que le théâtre qu’elles font est féministe.
Commune utopie
Un temps fort sur le thème du Collectif
L’état actuel du monde est un défi à l’optimisme, nous sommes d’accord ; il faut même avoir le cœur bien accroché pour ne pas sombrer dans un grand sentiment d’impuissance… Alors nous avons eu envie et besoin, avec La Constellation*, de conjurer le trou noir en imaginant Commune Utopie, un évènement qui prend pour boussole la question du collectif et rend visibles des expériences où des femmes et des hommes ont cherché comment faire ensemble autrement.
Car nous sommes une multitude à rêver à d’autres possibles, sans oser croire que nous pouvons les rendre réels. Souvent parce que nous ignorons que d’autres se sont lancé·e·s, mais aussi parce que nous entendons surtout parler des défauts voire des échecs de ces tentatives. À croire qu’il serait préférable que nous soyons réfractaires à l’organisation collective, qui demande de penser la différence, de s’éduquer au dialogue constructif, en somme qui invite, sans cesse, à redéfinir les bases même de ce qu’on entend par démocratie…
Mettre en lumière des manières différentes de lutter, de manger, d’habiter, de vieillir, de danser, de faire la fête, de rêver ensemble, c’est une façon joyeuse de contribuer à l’urgence que l’on sent vibrer tout autour : tenter, même imparfaitement, de faire humanité autrement.
*LA CONSTELLATION est un collectif inédit qui fédère la compagnie Les Filles de Simone et cinq théâtres du Val-de-Marne autour d’un projet local, au long court (2023 – 2026) et protéiforme : Penser et explorer le collectif. Ensemble, nous entendons mutualiser nos forces et créer des occasions de rassemblement pour nourrir ce par quoi nous – artistes, théâtres et public – faisons corps.
Au CDBM
COVIEILLIR – Entre vieilles branches, faire un arbre
Les babayagas, une maison de retraite pas comme les autres
Dimanche 18 mai – 15h
film documentaire de Thibault Férié
En présence d’Annie Leroux, une des protagonistes du film.
Projection suivie d’un verre
Entrée libre sur réservation resa@cdbm.org- – 01 43 24 54 28
La Maison des Babayagas existe bel et bien. Ce projet visionnaire accueille aujourd’hui ses résidentes : des femmes âgées aux revenus modestes, réunies dans un lieu où l’autonomie, la solidarité et l’engagement citoyen sont au coeur de la vie quotidienne. Le nom « Babayaga », emprunté au folklore russe, désigne une sorcière à la fois redoutée et indépendante — une figure de Montreuil, à l’image de ces femmes qui refusent de vieillir en silence. Cette résidence, soutenue par la Ville et l’Etat, propose 25 studios à loyers modérés (environ 420 euros), bien en deçà des tarifs d’un établissement classique. Mais au-delà du coût, c’est une autre vision du vieillissement qui s’y exprime. Loin des modèles traditionnels, trois femmes ont initié ce projet pour lutter contre l’isolement, la dépendance et la perte de sens. Leur rêve est devenu réalité : une maison autogérée, dynamique et solidaire, où l’on vieillit ensemble, autrement.