Quatre mains

Dans leur jeunesse, Aline et Elios étaient pianistes, Jean harpiste. Ils se sont rencontrés au Conservatoire de Nice, dans la classe de formation musicale et sont devenus amis. Vers 16 ans, ils ont arrêté la musique et se sont perdus de vue.

Trente ans plus tard, Jean est devenu metteur-en-scène et Aline et Elios, acteurs. Jean a retrouvé ses anciens amis et leur a proposé un projet de spectacle : reprendre ce quatre-main de Schubert, la Fantaisie en F mineur qu'ils étaient en train d'étudier au moment de leur séparation. "J'aimerais entendre la fin, entendre ce morceau joué en entier, par vous deux, aujourd'hui. Voilà ma proposition : vous avez un an pour réapprendre et finir ce Schubert. Dans un an, on se retrouve tous les trois et cette Fantaisie sera au coeur de notre spectacle qui s'appellera Quatre mains."

Quatre mains raconte les retrouvailles d'anciens amis et du travail musical.

A l'occasion de rendez-vous entre deux tournées, Aline et Elios re-jouent sur le même piano, retrouvent Schubert, assis de nouveau côte-à-côte, se frôlant souvent, se griffant parfois. Remontent des souvenirs : les difficultés de l'apprentissage, les profs inspirants ou sadiques, les confusions affectives où l'amitié se confond avec l'amour. Et la puissance de la musique de Schubert qui ne disant rien disait déjà tout.

Jean Boillot

La musique ne dit rien, alors on peut lui faire raconter plein de chose. Comme pour l’écriture des Imposteurs (1er opus du cycle de L’adolescence de l’art), nous engagerons le travail au plus près des récits de vie des interprètes et de leur imaginaire. Aline Le Berre et Elios Noel ont en commun d’avoir été pianiste dans leur jeunesse et d’avoir envisagé d’en faire leur métier. Pourtant, ils sont devenus actrice et acteur.

Nous débuterons le travail par le recueil de leurs histoires d’apprentissage : Elios qui a commencé par le clavecin et la musique baroque ; Aline qui était poly instrumentiste au Sénégal et au Cameroun, a dû choisir le piano à son arrivée au conservatoire en France. Suivant ces fils, nous tenterons de dire le secret de l’émotion de la musique classique : de quoi est-elle le nom ? Nous creuserons cette question, notamment par le biais de neurosciences et de Musicophilia d’Olivier Sachs, sur l’interaction entre la musique et notre cerveau. Nous interrogerons d’autres musiciens, professionnels ou amateurs, adultes ou enfants. Nous interrogerons sa dimension politique et sociale, ainsi que son « occidentalité ».

Parallèlement, nous construirons un répertoire tiré d’œuvres d’un compositeur classique (Mozart ou Schubert qui ont écrit de nombreuses pièces pour piano à quatre mains…) Nos erreurs, nos maladresses deviendront matière musicale avec l’aide d’un compositeur.trice (en cours). Ainsi, au fil des récits, des improvisations, des interviews, du travail musical, nous écrirons cette pièce de théâtre musical, pour 2 acteurspianistes et 1 piano.

Jean Boillot

Texte : Alexandre Koutchevsky
Mise en scène : Jean Boillot
Jeu et piano : Aline Le Berre et Elios Noël.
Composition et direction musicale : en cours
Son et régie générale : Perceval Sanchez
Lumières : en cours
Administration et production : Mireille Regler

Production : La Spirale - Compagnie Jean Boillot 

Coproduction : Espace 110 d’Illzach, Scène conventionnée d’intérêt national « art et création », le Canal de Redon, avec l’aide du Conseil Régional Grand Est.